Ambiance

Pas de blanc pour la mariée

Pas de blanc pour la mariée

Léonie Rouzade, Hubertine Auclert, Suzanne Lacore et Cécile Brunschvicg. Ces noms ne vous disent rien, mais si vous avez le droit d'aller voter dimanche, c'est en partie grâce à elles. Elles se sont battues pour que votre voix fasse autant de bruit que celles des hommes.


« Dans notre programme, nous avons mis la revendication des droits qui nous manquent à nous, femmes, (...) Nous voulons, pour nous femmes : les droits des citoyens, mais [...] nous voulons aussi que, pour nos frères les prolétaires, ces droits deviennent quelque chose de réel, de palpable, et non plus une fumée qui leur glisse dans les mains... »
Léonie Rouzade.

Grâce à elles, le 29 avril 1945 Marie Dubat, Jeanne Boitel, Marie Curie et Yvonne De Gaulle sont les premières femmes à voter. Comme elles, 12 millions de femmes se déplacent dans l'isoloir. Femmes au foyer, scientifiques, coiffeuses, journalistes, couturières, femmes de général : leur bulletin a le même poids. Celui de choisir qui sera à la tête du pays.



Si vous hésitez, rappelez-vous que la défaite d'Hillary Clinton est en partie due à une démobilisation de ses partisans. L'électorat féminin aurait suffi à inverser le suffrage.

Rappelez-vous aussi que le truc dans la Constitution, c'est que seuls les suffrages exprimés sont comptabilisés. Pas les votes blancs. On peut le déplorer mais c'est ainsi pour cette élection-là. Même si 90% de la population vote blanc, seuls les 10% restants décideront. Ce sont ceux qui choisiront un nom qui feront l'élection. Si on a une préférence - même infime - pour un candidat, voter blanc c'est finalement servir le candidat qu'on aime le moins, dont on ne veut pas. Voter blanc, c'est compter sur les autres pour décider.